Les aides au logement ont redonné espoir à de nombreuses familles et ont stimulé le marché de l'immobilier.
Le
gouvernement marocain a adopté des mesures visant à faciliter l'accès à la
propriété et à un logement décent. Ce programme permettra à un plus grand
nombre de personnes de devenir propriétaires.
Évolution
du secteur immobilier au Maroc : Croissance, défis et perspectives
Le Maroc
avait alors pris des mesures visant à limiter le déficit en logements et à
résorber l'habitat insalubre dans les villes marocaines, à travers des
programmes tels que " Villes sans bidonvilles " lancé en 2004 et
" Logements sociaux " en 2010. Croissance soutenue, alimentée par une
demande accrue et le soutien du gouvernement, a permis aux acteurs du secteur
de bénéficier d'un financement important de la part du secteur bancaire.
En août
2004, les prêts aux promoteurs immobiliers ont explosé : ils ont été multipliés
par 48, alors qu'ils n'ont été multipliés que par trois pour l'ensemble du
secteur bancaire national entre cette date et février 2013. Cependant, cette
croissance rapide ne s'est pas poursuivie, ce que les analystes de Valoris
Securities expliquent par plusieurs facteurs. Ils soulignent la fin de
l'engouement pour la réduction du déficit du logement, les problèmes
d'ajustement entre l'offre et la demande, la baisse du pouvoir d'achat des
ménages en raison des réductions des dépenses publiques et des subventions, et
l'absence de nouvelles initiatives gouvernementales visant à soutenir d'autres
segments de la société en matière de logement.
Ces
dernières années ont été difficiles pour le secteur immobilier, principalement
en raison de facteurs tels que l'utilisation excessive de l'effet de levier par
les acteurs du secteur, encouragée par les pratiques du secteur bancaire. Cette
situation a conduit à une réduction de l'exposition des banques à l'immobilier,
entraînant des difficultés financières pour les opérateurs immobiliers. Malgré
les réductions des taux d'intérêt sur les prêts immobiliers, la demande a
continué à chuter, ce qui a entraîné une forte baisse des nouvelles
constructions depuis 2013, avec seulement une légère reprise en 2019
Une
lumière au bout du tunnel se dessine enfin dans le secteur
En 2023,
après près de 10 ans de lutte, il serait judicieux de se demander si le secteur
n'a pas atteint son point le plus bas. Plusieurs acteurs ont réussi à réduire
considérablement leurs dettes au terme d'un processus long et ardu. Les grandes
lignes d'un nouveau programme de soutien au logement ont été dévoilées devant
le Roi la semaine dernière, suite à la fin des mesures fiscales pour les
promoteurs immobiliers en 2020. Le programme, qui s'étendra de 2024 à 2028,
vise à renouveler l'approche de l'aide à l'accession à la propriété et à
soutenir le pouvoir d'achat des ménages à travers un soutien financier direct
aux acquéreurs. Il est ouvert aux Marocains résidant au Maroc ou à l'étranger
qui ne possèdent pas de biens immobiliers au Maroc et qui n'ont jamais
bénéficié d'une aide au logement.
Le
secteur s'oriente enfin vers une lueur d'espoir. L'aide sera proportionnelle à
la valeur des logements achetés. L'aide sera de 100 000 DH pour l'achat d'un
logement vendu à 300 000 DH (TTC) ou moins, et de 70 000 DH pour un logement
compris entre 300 000 DH et 700 000 DH (TTC). Ce programme vise à faciliter
l'accès au logement des classes modestes et moyennes, à réduire le déficit en
logements et à accélérer la mise en œuvre du programme "Villes sans
bidonvilles". Sur le plan économique, il devrait stimuler l'offre de
logements, redynamiser le secteur de l'habitat et dynamiser le secteur privé,
notamment les PME, favorisant ainsi la création d'emplois.
Renaissance
du secteur immobilier coté : Résilience et croissance en tête
La
situation des opérateurs immobiliers cotés en bourse n'est plus la même. Malgré
les multiples défis auxquels ils sont confrontés, ils s'efforcent de redresser
leurs finances après quelques années difficiles. Dans un contexte de pressions
inflationnistes, d'atonie de la demande et de retards réglementaires, les
promoteurs adaptent leurs stratégies et élaborent de nouveaux plans axés sur
d'autres priorités. Leurs efforts se traduisent par une performance positive au
premier semestre, soutenue par des initiatives de restructuration. Le secteur
immobilier attire également l'attention des investisseurs en bourse cette
année, avec un indice qui a progressé d'environ 111 % depuis le début de
l'année, se classant ainsi comme le premier secteur de la bourse.